samedi 7 avril 2018

Font, Val et Léotard

L’image ci-dessus illustrait un tour de chant de Font et Val, quand ils avaient pris François Léotard pour cible.


Par la suite, Philippe Val  a prétendu qu’il ne rencontrait jamais Patrick Font en dehors de la scène. Bien entendu, tout le monde l’a cru !

vendredi 6 avril 2018

Le vrai Guevara


Absurde cette déification d’Ernesto Guevara, dont des millions de jeunes crétins affichent le portrait sur les murs de leur chambre ! Leur cher « Che » ne correspond que de très loin à la légende qu’on a construite autour de sa personne, celle d’un humaniste et d’un martyr révolutionnaire. Créée par des intellectuels qui ne le connaissaient que de très loin, soutenue par un tableau célèbre d’Andy Warhol, entretenue par les États-Unis qui n’avaient pour but que de valoriser un rival mort de Castro alors bien vivant, Guevara est un mythe, et sa véritable existence fut moins édifiante.

Sa jeunesse


Guevara naît en 1928 à Buenos Ayres, capitale de l’Argentine. Ses parents, Ernesto Guevara Lynch, militant de gauche, et Celia de la Serna, une femme cultivée, étaient des bourgeois, et lui donnèrent l’éducation de sa classe sociale. Seule ombre au tableau, il est asthmatique, ce qui ne l’empêche pas de jouer au rugby. Puis ses parents divorcent, et sa mère s’occupe seule de son éducation. Il entreprend des études de médecine, mais part en voyage avant de les terminer. Ce voyage, entrepris à motocyclette entre 1951 et 1952, en compagnie d’un camarade de faculté, Alberto Granado, est uniquement touristique, et donnera la matière d’un livre, Voyage à motocyclette. Le but : les États-Unis. Mais Guevara est expulsé de Miami. En 1953, il entreprend un autre voyage en Amérique latine, avec un autre compagnon, Carlos Ferrer : la Bolivie, puis la Guatemala, où il rencontre une belle communiste péruvienne qui l’initie au combat révolutionnaire et le met en relation avec des réfugiés cubains.

Le guerillero


Fuyant le Guatemala, il se marie à Mexico avec Hilda Gadea, a un fils qu’il prénomme Vladimir, et rencontre Fidel Castro, qui l’intègre à son groupe de guerilleros en qualité de médecin (alors que rien n’indique que Guevara ait passé son diplôme), en vue de sa prochaine opération armée contre le dictateur cubain Batista. Mais Guevara sera surtout combattant, et fort peu médecin. Dans la Sierra Maestra, il montre sa capacité à éliminer « traîtres » et « mouchards ». Quand la guerilla triomphe à la Havane, en 1959, celui qu’on surnomme maintenant « Che », à la tête de la prison de la Cabaña entre janvier et juillet 1959, fait exécuter 180 sentences de mort prononcées par un « tribunal révolutionnaire » – dont un garçon de quatorze ans, qui, mourant de faim, avait volé un morceau de pain –, avant d’être d’abord nommé à l’Institut national de la réforme agraire, puis directeur de la Banque nationale. Les condamnés de la Cabaña : des homosexuels, des chrétiens, des libéraux, « impossibles à régénérer ». Il s’en vantera en 1964 à la tribune des Nations-Unies : « Nous avons fusillé ; nous fusillons et nous continuerons à fusiller tant qu’il le faudra ». Puis il invente, pour les « déviationnistes idéologiques », les « camps de travail correctifs » dans l’ouest de Cuba, plus tard rebaptisés « unités militaires d’aide à la production », et crée les « dimanches rouges », journées de travail obligatoire pour compenser les défauts de production et le manque d’ouvriers.

Le dirigeant


Entre 1959 et 1965, Guevara dirige l’économie de Cuba, et applique les principes collectivistes et l’industrialisation forcée d’un pays essentiellement agricole, comme l’avaient fait Lénine et Staline en U.R.S.S., mais la pénurie qui s’ensuit oblige à instaurer des carnets de rationnement en mars 1962. Le déficit commercial, en deux ans, est multiplié par 26 ! Devant cet échec, et sans doute poussé par Castro qui l’a assez vu, il « prend congé » [sic] du gouvernement en mars 1965, et disparaît pendant plusieurs mois. Il laisse alors des lettres d’adieu, dont une adressée à Castro, qui ne devait être publiée qu’en cas de malheur.

En Afrique


Guevara s’embarque pour la Tanzanie, puis passe au Congo afin de le « libérer » [re-sic] en cinq mois... mais n’y reste que sept mois, car les idéologies du libérateur et des libérés ne correspondent pas. De là, il apprend que Castro a lu en public sa lettre d’adieu dans laquelle il renonce à ses responsabilités à Cuba... et à sa nationalité cubaine. Guevara est devenu indésirable à Cuba, à cause de ses attaques contre l’U.R.S.S. et de son ralliement aux Chinois. Guevara quitte l’Afrique pour passer en Bolivie.

La Bolivie


Guevara apparaît en Bolivie en novembre 1966. Lâché par Cuba et par Moscou, il est traqué dans une jungle hostile par la CIA et les rangers boliviens, alors que la population reste indifférente. Blessé, il tombe aux mains de l’armée bolivienne le 8 octobre 1967. Conduit à La Higuera, il est enfermé dans une école, et, le lendemain, sur ordre du chef de l’État bolivien, le général Barrientos, il est exécuté. Fidel Castro fit son éloge funèbre devant un million de Cubains : il n’avait plus à craindre de concurrent.

Références : « Valeurs actuelles » n° 2810, 12 octobre 2007 ; La face cachée du Che, de Jacobo Machover (éditions Buchet-Chastel) ; Che Guevara, de Jean Cormier (éditions Le Rocher) ; Voyage à motocyclette, d’Ernesto Guevara (éditions Mille et une nuits).